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Carrefours de l’innovation agronomique de l'Inra Vers une maîtrise de la flore adventice en grandes cultures

L’Inra a focalisé sa dernière édition des carrefours de l’innovation sur « la maîtrise de la flore adventice en grandes cultures ». Le colloque a été l’occasion pour les chercheurs français de présenter l’avancée de leurs travaux. Le remplacement des herbicides par des techniques « alternatives » apparaît comme un pari faisable, mais ambitieux, qui nécessite encore des efforts de recherche et la centralisation des expériences concluantes réalisées.

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Maîtriser la flore adventice en utilisant moins d'herbicides,
le défi de la recherche (© LG, Terre-net Média)
Les carrefours de l’innovation agronomiques organisés à l’Enesad de Dijon, le 2 décembre dernier, étaient cette fois axés sur une meilleure compréhension des dynamiques des populations de mauvaises herbes, ainsi que sur la gestion des adventices en grandes cultures.

Tous les 2 ans, les agriculteurs mais aussi les chercheurs doivent faire face à une nouvelle espèce. Sur les 30 dernières années, les 2/3 de la flore adventice a été modifiée. La lutte contre les mauvaises herbes s’assimilerait en quelques sortes à remplir le tonneau des Danaïdes. De plus, que ce soit sur le terrain ou dans l’univers de la recherche, il est noté une certaine frilosité à « s’autoriser des niveaux de rupture » a déclaré Michel Bertrand de l’Inra de Grignon. Les grandes cultures apparaissent ainsi comme « dépendantes aux herbicides » a ajouté Muriel Valentin-Morison de Grignon également. Cependant, l’apparition de résistances et la détection de pollution dans les eaux souterraines et de surfaces impliquent la nécessité d’un changement de pratique, ont-ils reconnus.

« Réconcilier agriculture et environnement » selon Nicolas Munier-Jolain

Les résultats obtenus sur le site expérimental de Dijon/Epoisse, montrent qu’il est aujourd’hui possible de produire en réduisant l’apport en herbicide sur les cultures. Les coûts de production calculés pour les différents itinéraires peu gourmands en herbicides sont identiques pour le blé à un itinéraire conventionnel. Une perte de rentabilité économique globale est cependant constatée, mais elle serait surtout due aux cultures de printemps. Lesquelles sont « indispensables » selon Nicolas Munier-Jolain, « car garantes d’une diversité, caractéristiques des nouvelles pratiques à mettre en place ».


Chercheurs et professionnels agricoles réunis pour découvrir
les avancées de la recherche française
en matière de gestion des adventices (© LG, Terre-net Média)

D’autre part, les modèles Florsys et Alomycys ont été développés afin d’assurer une meilleure compréhension de la dynamique de population des adventices dans un système de culture. Des modifications devraient leur être apportées dans le but de les rendre utilisables par des organismes comme Arvalis ou le Cétiom. A partir de là, « ces derniers pourront produire des données plus détaillées pour les agriculteurs en fonction des régions notamment », a expliqué Nathalie Colbach de l’inra de Dijon. Une version disponible sur internet est aussi en projet, mais la complexité des modèles risque de les rendre difficiles d’utilisation et générer par conséquent des erreurs de diagnostics.

Objectif ambitieux, la diminution de l’utilisation de 50% des herbicides apparaît donc complexe et s’associerait à une réorganisation complète du mode de fonctionnement des agriculteurs

 « La gestion des mauvaises herbes, au niveau des parcelles, nécessite encore des connaissances et des innovations » d’après Pierre Morlon de l’Enesad de Dijon. Les solutions ne seraient donc pas pour demain et l’avenir résiderait plutôt dans les nouvelles technologies en machinisme agricole, d’après les intervenants. Ce matériel permettrait en effet d’obtenir des résultats satisfaisants, mais reste cependant souvent inabordable pour les agriculteurs.

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